Hello!
Je me rends compte que ce blog est le 2e que j'abandonne lâchement sans dire vraiment au revoir. Donc j'ai décidé d'y remédier.
Un petit bilan donc, avant de fermer boutique.

Alors voilà, je suis revenue depuis peu de cette ville de barges, et j'ai encore du mal à réaliser que je n'y suis plus. Toujours un peu décalée en fait. Je continue à être surprise d'entendre parler Français partout dans la rue, et je persiste à regarder à droite puis à gauche avant de traverser. Je trouve Nantes, minuscule, mais pleine de charme, très différente de la dernière fois que je l'ai vue mais ça je crois que ça vient plus de ma vision des choses que d'une réalité... Etonnamment, je me sens beaucoup plus en décalage qu'après mon séjour à Montréal, qui a pourtant duré deux fois plus longtemps.

Ce que j'ai adoré dans cette ville (de fous), c'est l'esprit ouvert des gens, typique des villes cosmopolites. Montréal, déjà, m'avait déjà donné cette impression, mais Londres, je trouve que c'est encore plus incroyable de ce point de vue. Peut-être parce qu'il n'y pas la tension qui existe au Québec entre les francophones et les anglophones. Les Britanniques, eux, savent bien qui ils sont, n'ont pas à protéger leur identité et je pense que ça les rend plus accueillants. Peut-être. A Londres, donc, toutes les nationalités travaillent et sortent au pub ensemble. Italiens, Français, Espagnols, Américains, Anglais, Suédois, et ça, c'est juste un échantillon du département de botanique du Musée, et si on compte mes collocs, on peut rajouter Australiens et Allemands. Du coup, forcément, on est sans cesse confrontés à de nouvelles visions des choses et on n'a pas d'autre choix que d'essayer de comprendre les différents points de vue. Et on devient meilleurs, on évolue. Et ça, j'adore.

Une autre caractéristique de la ville, c'est qu'elle ne fait pas de cadeau. Tu trouves un job facilement, mais tu peux te faire jeter d'un jour à l'autre sans préavis. Pour le logement, c'est la même chose (sauf que tu trouves pas facilement!). Tu fais un pas en dehors des clous sans regarder et tu risques ta vie, parce ce que les conducteurs ne vont pas ralentir pour toi (et ils vont vite!). Tu te gares quelques heures sur un parking privé et tu ne te retrouves pas avec une prune de 11euros, mais avec un sabot qui bloque ta roue et un écriteau placardé sur ta vitre qui te dit que tu as violé la loi et que tu dois payer 100£ pour récupérer ta (belle) voiture. Bon ok le dernier exemple n'est qu'une anecdote mais je la trouve très représentative. Donc, ici, enfin là-bas, pas de cadeau, et la loi c'est la loi. C'est un peu exagéré parfois (y'avait plein de places sur ce parking!), mais en général, ça fait du bien. Pas de 35h, beaucoup moins de stabilité, de sécurité, d'où une grande réactivité, et beaucoup d'efficacité. Voilà, cette ville te donne une grande claque dans ta face de Français pourri gâté et te réveille pour de bon. Ca fait du bien. Je ne dis pas que c'est mieux, juste que ça met les choses en perspective. J'aime aussi beaucoup la France, avec ses policiers qui jouent moins aux cowboys et qui ne font pas sonner leurs sirènes à tout bout de champ, son bordel maîtrisé (j'aime pas les maisons trop rangées), sa tranquilité (bon, c'est vrai, j'habite pas à Paris), et bien sûr, la bouffe!! (y'a pas à dire, ça finit par jouer sur le moral). Mais si on considère l'efficacité, la facilité à trouver un petit boulot, et l'esprit d'entreprise, y'a pas photo. Quand je suis à Londres, tout me paraît possible.

J'ai en tout cas eu la chance de ne faire que des rencontres extra (si on oublie ma folle de proprio), et d'avoir enfin des collocs dignes de ce nom! J'ai aussi retrouvé des gens de mon passé, tout un petit morceau de vie en fait, et ça fait du bien. En fait j'ai rien compris à ce qui m'arrivait et les 6 mois sont passés en un éclair. Pas eu le temps d'inviter beaucoup de monde (heureusement j'ai quand même eu une touriste! même 3 avec mes parents), ni de donner beaucoup de nouvelles, et je m'en excuse.

Voilà, maintenant  je suis rentrée et je revois les gens, mes amis et ma famille, et ça fait tout drôle, ça fait du bien mais c'est une impression étrange parce que je n'ai pas encore eu le temps de les retrouver vraiment, et puis ils ont changé, certains beaucoup, d'autres un peu, ou bien c'est moi qui ai changé, enfin bref c'est pas très clair dans ma tête pour l'instant. Mais en tout cas ça fait du bien de rentrer. Dommage que certain(e)s en profitent pour émigrer à l'autre bout de l'Atlantique, m'enfin, c'est pas grave, le monde est petit finalement ;)

Bon, voilà, et pour la suite j'en ai aucune idée, on verra bien. Pour l'instant c'est l'hibernation qui est au sujet du jour. C'est bien les voyages mais c'est dur de laisser des bouts de vie derrière soi en permanence, et puis de devoir se réajuster à chaque retour. Mais c'est vraiment bien les voyages.

Mais là il faut vraiment que je dorme!

Pour la première fois, ce weekend je suis sortie de Londres. Enfin, sans rentrer en France quoi. On était entre collocs, et c'était cool!  Oxford est une ville toute petite, à à peine plus d'une heure de train de la ville des fous.

Une seule rue principale, et des universités partout, partout. Mais comme dit Carole, étudier dans des bâtiments pareils, ma foi, ça donne presque envie.

  
Comme il a plu des trombes une bonne partie de la journée, on a visité pas mal de pubs (quatre!) et Diego a même pu voir un bout de la finale de Wimbledon (dieu merci c'est fini!). Là, lui et Carole sont pliés de rire parce que je viens de me prendre la porte battante dans la tête. Eh oui, toujours là pour mettre de l'ambiance!

Dans le jardin botanique, ma foi très sympa (on se refait pas):

De gauche à droite: un canard un peu débilo qui a failli se faire écraser 3 fois en 2 minutes, des collocs psychopathes, Diego et sa nouvelle coiffure, des bus verts et non pas rouges.

Une journée bien sympa!

Le weekend dernier, j'étais en Auvergne pour quelques jours avec ma promo du Museum (une petite douxaine). Que du bonheur! Vive la montagne et les bons fromages! Et vive le camping sauvage dans les champs de vaches!

J'ai quand même réussi à tomber les fesses les premières et la main dans l'unique bouse du champ, et 3 minutes après à avaler une mouche. Moi je dis, le camping ça a du bon!

Photo de groupe :

Un blaireau qui se prenait pour un toutou, qui forcément est devenu notre nouvelle mascotte:

Et pour finir, mon nouveau fond d'écran (hé hé) :





 

Bon, ben finalement non, le wifi marche plus, ha ha! Déjà? Déjà.

La bonne nouvelle, c'est que mon appareil photo fonctionne finalement, lui.

Du coup, une autre photo du Caveau, revisité:

Sympa la collocation!

J'essaye de vous mettre une photo de mes collocs la prochaine fois, quand j'arriverai à en prendre une...

Mwahahaha! Je viens de relire mon article précédent, et je dois dire que ça me fait bien rire. Mais y'a que moi qui ai droit ok? Vous, un seul ricanement et vous le regretterez!

Alors, par où commencer?

Le 1er mai (c'était pas le 1er avril pourtant!), je viens d'arriver en France, envoyée en mission archi-méga spéciale par le Musée pour récolter des Jacinthes des bois en Bretagne (hé hé). Tout baigne, je ne suis pas revenue en France depuis le début de mon stage, je viens de voir mon père, je m'apprête à prendre le train pour Nantes, accompagnée de ma mère qui vient de passer 5 jours à Londres et qui rentre avec moi. Je vais revoir une bonne partie de mes amis, mon chat, ma chambre, c'est la fête!

Je reçois un texto de ma proprio.

Le texto dit: Merci pour le loyer, mais il manque 150£. Ca ne m'inquiète pas, elle est très sympa mais elle fait n'importe-quoi et se trompe systématiquement dans les chiffres et dans les destinataires de ses textos. C'est forcément soit l'un soit l'autre. Je lui réponds : Non, je vous ai donné 460£, comme d'habitude. Elle me dit Il manque 150£, le loyer c'est 570£ pour la grande chambre. Petit coup de stress.

Non, je lui réponds, c'est 460£, c'est ce que je vous paye depuis 2 mois pour la grande chambre et c'était notre accord. Elle me dit : Tu as dû mal comprendre. Le loyer pour la grande chambre est de 570£. Si tu veux tu peux prendre la petite chambre. Stress qui monte.

La "petite chambre", c'est celle du gars qui s'est fait arrêter, elle est dégueulasse, elle est encore plus près des travaux que mon ancien Placard parce que 2 étages en dessous, elle est composée d'un chauffe-eau qui fait du bruit la nuit, d'un lit, d'une chaise. Le placard (pour les affaires) est à l'extérieur, de l'autre côté du couloir. Pourquoi je ne pouvais pas reprendre mon Placard? Parce qu'elle venait de le louer à un gars qui bosse au Musée avec moi. Je lui réponds: Non je n'ai pas mal compris c'était notre accord et jamais on a parlé du chiffre 570£. Et entre 460 et 570 il n'y a pas 150£ de différence. Elle me répond : Je t'ai donné un choix, payer plus ou prendre la petite chambre maintenant tu as une semaine pour trouver une autre chambre tu seras remboursée.

Voilà, en 5 minutes et 6 textos, on est passées du stade copine-copine au stade ennemies jurées. Une semaine pour trouver une chambre, sachant que je rentrais en France pour 5 jours et qu'elle le savait parfaitement, et que j'accueillais une touriste à mon retour et qu'elle le savait parfaitement aussi. Stress intense. Et puis revivre le cauchemar de la recherche d'appart à Londres, pas question, et surtout impossible, pas le temps. Je lui ai rappelé que j'avais un bail jusqu'en août, et qu'elle ne me mettrait pas à la porte comme ça.

Depuis, c'est la guerre à mort. Et, sachant que j'avais un besoin absolu d'avoir internet à la maison, pour mon job, elle l'a coupé. Et depuis, elle m'a fait déménager en urgence, prétextant qu'elle avait trouvé quelqu'un pour ma chambre, mon palace, ma tivi, ma belle vue, et j'ai atterri là, dans le Caveau :

Mon palace? Elle est venue fermer la porte et il est inhabité depuis maintenant un mois.
Mon loyer? Toujours le même, alors que mon colloc, Diego, celui qui bosse avec moi, celui qui est dans le Placard (qui est quand même moins pire que le Caveau), paye 400£. Et grâce à qui elle les gagne ces 400£? Qui lui a amené un nouveau locataire? C'est Nunuche!!
La nouvelle règle (rien que pour moi): interdiction d'inviter des gens!
Diego lui demande: est-ce que je peux inviter des amis quelques-jours? Pas de problème, qu'elle répond!
Il poursuit : Est-ce que ça serait possible d'utiliser la chambre libre (maaa chambre! mon Palaaaace!) pour les loger? Pas de problème, qu'elle répond!!! Rhaaaaa malade mentale!!! 

Pour couronner le tout, après les nombreuses coupures d'eau chaude, à la suite d'une conduite de gaz qui s'est effondrée sur une conduite d'eau sous la maison, fuite de gaz, inondation du pâté de maison, intervention des pompiers pour aspirer l'eau, réintervention des pompiers 2 jours plus tard pour réinonder les fondations pour rendre la fuite de gaz moins dangereuse, plus d'eau du tout dans la maison pendant 3 jours à part un filet d'eau froide dans la cuisine, douches à la casserole, chasse-d'eau à la casserole, le week end arrive, les gens des travaux partent en week end, week end toujours sans eau et sans nouvelles de la compagnie de l'eau, à part un écriteau qui dit que la fuite de gaz est encore trop dangereuse pour faire les travaux pour l'eau, mesdames et messieurs, vous dormez sur une bombe potentielle mais surtout pas d'inquiétude nous on part en week end... Et 5 jours sans eau!!

Et toujours ce chauffe-eau au dessus de mon lit qui fait des bruits de gaz plus qu'inquiétants.

Bienvenue à Londres!!

Voilà, je crois que cette maison est la pire de la pire de toutes les maisons imaginables, et je vous passe les appareils électriques qui tombent en panne les uns après les autres.

Le principal, c'est que hier, par un miracle inouï, après 4 semaines de lutte et d'espoir et de désespoir, 4 semaines à galérer pour faire mon job pendant mes heures de stage sur l'ordi du musée, dans les cyber-cafés avec des claviers sans accents et des ordis qui rament, ou dans LE Macdo de la ville qui a UNE prise (très convoitée) pour les batteries d'ordi, 4 semaines à culpabiliser pour mes collocs qui peuvent pas communiquer avec leurs amis le soir, 4 semaines ENTIERES à survivre SANS INTERNET à la maison, enfin, ENFIN la proprio s'est calmée et INTERNET EST REVENUUUUUUUUUUUUUU!

Voilà voilà. Accroc, moi?? Nan, pensez-vous!

PS : ça y est, j'ai déjà réussi à flinguer mon bel appareil photo!

Salut salut!

Bon, alors je crois que si j'attends que mon palace soit rangé vous ne le verrez jamais, donc je cède aux demandes et vous présente en direeeeect : l'avant = le placard, et... l'après!
Tadaaaaaam!

Admirez donc la belle porte toute neuve qui bloque tous les sons des travaux, la gigantesque tivi, le lit double, les placards où il y a tellement de place que je les ai même pas encore tous remplis, imaginez que vous entendez Big Ben tous les soirs et que de la fenêtre vous pouvez apercevoir le London Eye, la grande roue de Londres, et vous aurez une idée de mon petit bonheur tout neuf. Et ça, pour 10£ de plus par mois.

A 10-15 minutes de chez moi :

Ce week end j'ai fait une petite virée dans la campagne anglaise avec la London natural history society, autrement dit le Cnen des vieux! Et c'était cool! Photos oblige.

Je passe mes dimanches aprèm chez les Benzecry, et ça ressemble en gros à ça :

Mon stage est toujours aussi excellent. La tâche est immense, parce que je suis censée inventorier une 20taine de sites de 50m2, et j'essaye d'ingurgiter le plus de noms de plantes possibles mais entre les noms français, anglais et latins c'est la folie.

Heureusement certains quadrats tombent sur des lieux totalement inaccessibles, comme en plein milieu de la tamise, sur la gare St Pancras, sur les rails de l'Eurostar etc... Du coup ça diminue un peu le boulot!
Mais en gros, les sites sont très variés : réserve naturelle, vieux cimetière, les bords de la tamise, de vieux chemins de fer, des rues et trottoirs et même des gros boulevards. Ah, j'ai comme l'impression qu'ils vont en voir du pays mes genoux. Le tout, c'est de s'habituer à ignorer les regards en coin des gens. Méthode Coué, méthode Coué, méthode Coué!

Ah oui, l'aventure du jour : aujourd'hui le responsable d'un de mes sites nous a entraînés avec Mark (mon tuteur) sur un toit pour nous montrer des ptites plantes... Sauf qu'il y a du vent dans ce pays! Donc on revient à l'endroit où on avait laissé l'échelle, et là, plus rien, elle était tombée évidemment (pourquoi ça m'étonne encore??). Et bien sûr pas un chat aux alentours. D'où une grosse crise de fou rire et un sauvetage inespéré grâce à un gars qui passait par là par hasard. Bon, on risquait pas la mort en sautant non plus.

Vous me direz : mais QUI grimpe sur des toits pour observer des plantouses??? La réponse est simple et tient en 2 mots:

DES BOTANISTES!!

Décidément, ça me plait bien la botanique.

Bonjour bonjour!

Alors voilà, ça fait un mois que j'ai commencé mon stage et je n'ai vraiment pas vu le temps passer. Vous avez bien mérité quelques petites photos après les pavés que je vous ai pondus! (prises avec mon super appareil photo de la mort qui tue que je me suis même pas encore fait voler!)

Alors, je vais commencer par une photo piquée sur internet, voilà le musée:

Quand je suis arrivée ici pour la première fois, il y a 5 ans, en voyant le bâtiment je me suis dit "Wouaw, sympa mon lycée! La classe!" En fait non, j'ai vite compris que le lycée français était ce vieux bâtiment tout miteux situé juste en face, de l'autre côté de la rue. Genre le collège Guist'hau, pour ceux qui voient. Je vous ai déjà dit que j'étais naïve?

Alors voilà une des raisons qui ont fait que le temps a passé vite (et c'est sans compter tous les articles scientifiques que j'ingurgite tant bien que mal):

Heureusement, il n'y a pas que la biblio dans la vie. En fait, j'ai passé une grande partie de mon temps à prélever des tites fleurs dans le Wildlife garden au pied du Musée (sous l'oeil courroucé de la jardinière mais avec l'autorisation du chef) et à les déterminer, avant de les mettre à sécher pour l'herbarium.

Mon plan de travail, et la vue superbe qui va avec : 


 

Il y a une semaine, j'ai enfin obtenu mon pass magnétique, qui me permet d'accéder à bon nombre de parties privées du musée. Avant, je pouvais y accéder aussi, mais c'était pas mal ridicule: un pass en carton, qui m'autorisait en théorie à aller partout, mais en pratique je devais attendre que quelqu'un passe pour m'ouvrir les portes... Pas trop la classe! Maintenant, je peux enfin me la péter quoi.

Le musée vu du Wildlife Garden (et au premier plan un arbuste que j'ai eu un mal fou à déterminer! mais il est si joli que je lui pardonne):

Ah, et j'ai aussi passé le mois à me perdre dans les sous-sols du musée, et ça c'était plutôt fun. Parce que tous les soirs pour sortir, il faut 1) trouver le poste de sécurité pour rendre les clés, et 2) trouver la sortie, et ça je vous assure, c'est pas une mince affaire. Il est immense, ce musée!

Mon maître de stage est extra : passionné, passionnant, disponible. Et drôle! Le voilà, pas pu m'empêcher de le prendre à son insu dans la position dite "du botaniste" :

Je vais bientôt attaquer la réelle phase de terrain. Dans la rue, dans les parcs, les gens me verront dans cette position la plus grande partie du temps, et ça, ça ne manquera pas d'être drôle!

Hello!!
Ahhhh quel bonheur d'avoir internet à nouveau!

Alors les nouvelles du front:

-Ma crédulité est parfois effrayante, voire limite dangereuse (enfin c'est ptèt pas une nouvelle pour vous mais pour moi si)

-Mon ex-colloc, celle que je plains pendant tout un paragraphe dans l'article précédent, celle qui est toute menue et qui fait toute jeune et qui a de grands yeux innocents, elle quoi, est partie sans payer son loyer et en volant le téléphone portable de ma proprio, et PIRE, elle m'a menti cette grognasse (et je me retiens)

-Ma proprio m'a passé un savon parce que c'est moi qui l'avais laissée seule dans la maison alors qu'elle était plus censée y habiter depuis la veille (depuis la descente de police en fait)

-Son copain est pas si innocent que ça (enfin il a pas fait ce pour quoi les flics ont débarqué mais il a l'air d'être pas mal gratiné)

Voilà pour le plus corsé...

Sinon une grosse impression d'être maudite quand-même.

- Plus d'internet à la maison pour une raison obscure depuis vendredi soir jusuqu'à hier... Comment j'indexe mes photos moi??? Comment je parle à mes amis???   

- Je veux prendre le train pour aller voir des amis à Barnes dans la banlieue de Londres. Rien de plus facile à priori. J'arrive à la gare de Vauxhall, le quai concerné est fermé, je ne comprends pas. Un écriteau: pas de trains de Vauxhall à Barnes exceptionnellement le dimanche 16 mars. Ben voyons.

- Je prends le bus pour la 3e fois seulement et qui débarque DANS le bus??? Les flics, of course, c'est mes cops maintenant (ouah c'te jeu de mots!!)... En fait un djeuns a gueulé un peu fort sur le chauffeur qui a appelé la police direct... 20 minutes d'attente du coup, puis le chauffeur a commencé à s'engueuler avec une dame, puis avec la police... Du n'importe-quoi!!! Enfin ça distrait. Mais faut pas être pressé.

-L'anecdote du jour qui me confirme dans ma paranoïa: je dois faire une trentaine de photocopies à la demande de mon maître de stage. Je suis pressée, c'est le soir du week-end de Pâques, il est tard, j'ai pas envie de me faire enfermer dans le musée pendant 4 jours, et il faut absolument que je lise les photocopies pendant le week-end. J'arrive à l'unique photocopieuse, je galère pour placer l'énoooorme bouquin, je fais 2 photocopies, bam, ça marche plus. Plus de papier. Plus personne à l'accueil. J'arrive à trouver du papier quand même. Je fais encore 3 photocopies, toujours en galérant sous le poids de la bête,  et bam, ça marche plus. Bourrage de papier. J'enlève la feuille froissée. Je continue. Au bout de 5 photocopies, quand même, je vérifie, c'est trop beau, tout marche trop bien. Je regarde: 1 page normale, 3 pages illisibles et une page blanche! Plus d'encre!! PUTAIN! Z'avez déjà vu ça vous,  plus de  papier, un bourrage de papier et plus d'encre  en moins de 10 minutes??  Ben bienvenue dans mon univers... Du coup j'ai pas pu les faire, et je sais pas quoi dire à mon maître de stage j'ai peur qu'il finisse par me prendre par une mytho ! Déjà qu'il est au  courant pour le vol des 400£, la descente de flics, le bus, le vol du portable...

Eh vous, vous me croyez au moins???

;-)

Oh my god j'y crois pas! Mais j'arriverai jamais à la faire cette grasse-mat! Mais c'est un pays de barbares ici!! Mais y'a qu'à moi que ça arrive ou quoi ces trucs-là???

Alors ce matin, après avoir comme d'hab été réveillée par le marteau piqueur juste sous la fenêtre à 8h du mat, ET par la lumière du jour puisque les anglais ne connaissent pas le mot "volet", j'avais réussi à me rendormir grâce aux boules quiès (invention miraculeuse).
Là, tout à coup, j'entends de vagues BOUM dans la maison, mais pas mal atténués par les boules quiès et la couche du pull qui me recouvrait la tête (parce que les rideaux c'est bien mais les volets c'est mieux!). Donc j'émerge lentement à coup de BOUM BOUM, mais au bout du je-sais-pas-combien-tième quand même sachant qu'ils devenaient de plus en plus forts, que ma chambre n'était pas fermée et que ça avait vraiment l'air de se rapprocher, j'ai commencé à m'alarmer un peu (je suis au dernier étage de la maison, qui est tout en hauteur). J'ai eu à peine le temps d'enlever une boule quiès et d'écarter mon pull de ma tête que je vois ma porte s'ouvrir d'un coup, 4 ou 5 personnes entrer (j'avais pas mes lunettes), une main m'aggrippe le poignet et me le menotte. Gniiii??? "Police, give me your hand!" La personne était au pied de mon lit et attendait mon autre main. Les autres étaient restés à l'entrée de mon placard (ben oui, trop petit pour eux!). Là j'avais toujours pas réellement émergé et je ne voyais "Police" écrit nulle part sur leurs habits, et c'étaient des jeunes, et les menottes on aurait dit du toc, ça avait vraiment pas l'air vrai et je ne comprenais rien alors j'ai pas voulu lui donner. L'échange qui a suivi ressemblait à ça:
"What? You're not the Police!"
"Give me your hand!"
"Come on, you're not the Police, show me your badge!"
"Come on, give me your hand!"
"Show me your badge! I want to see your badge!"
Là les autres à l'entrée de ma chambre ont pouffé, lui ont dit je sais pas quoi et elle m'a redemandé encore une fois, sans crier cette fois. Ca m'a rassurée un peu alors je lui ai donné.

Alors voilà, menottée, toujours dans mon duvet, un peu tremblottante, je me suis redressée tant bien que mal, et j'ai réussi à agripper mes lunettes (avec leur accord, trop bons) et à m'éclaircir les idées un peu. Toujours aucun signe indiquant qu'ils appartenaient à la police, je suis sûre que c'est pas très légal ça (Bibi?) mais ils avaient l'air tellement sûrs d'eux et dans leur droit que mes doutes ont disparu. Une fille m'a bombardé de questions ("Do you live here?" "Do you own the house?""Who owns the house?" "Who else lives here?" "What's your name?" "Do you keep illegal stuff into your room?" "Stuff that shouldn't be here?""No Drugs?""Are all these things your things?""Are you okay if I have a look around?""How long are you staying here for?" "Are you a student?") Là elle a commencé à fouiller un peu partout, en me demandant à chaque fois si tel ou tel sac était à moi, a tourné et retourné ma boîte à harmonica dans tous les sens comme si c'était l'objet du crime ("quoi, t'as jamais vu un harmonica connasse?"), puis elle m'a reposé les mêmes questions, a pris mes renseignements personnels et m'a demandé si un jeune black habitait ici. Oui, je lui ai dit, le copain de ma colloc, tout tout en bas de la maison, il est tout le temps là... Non, je ne le connais pas bien. Non, je ne connais pas son nom. Je peux savoir ce qu'il a fait? "He is a thief, not a nice chap that guy..." Gloups.
Puis elle m'a fait sortir de mon duvet, et toujours menottée, en pyjama rose bonbon (oui ben ça va hein), je l'ai suivie jusqu'en bas de la maison où j'ai rejoint ma colloc qui était en pleurs. En chemin, j'ai pu admirer leur boulot: deux portes massacrées, mais vraiment, DONT celle de la chambre que je convoite, bouhouuuuuuu... L'américaine était pas là alors ils se sont sentis obligés de jouer les bourrins! Salauds! Heureusement que je ferme pas ma porte à clé la nuit sinon le temps que j'émerge ils l'auraient aussi destroyée! La chambre de ma colloc: lit retourné, toutes les affaires par terre, un bordel monstre. Le dit petit ami était aussi menotté et a été emmené au poste direct. Nous avec ma colloc, on nous a fait poireauter un bon moment dans l'entrée le temps de régler les détails administratifs. ENFIN ils ont consenti à m'enlever les menottes, en se sentant obligés de préciser que "one wrong movement, and they're back on", non mais je rêve, ils se prennent vraiment pour des cowboys ceux-là! Puis, s'adressant à moi: "I hope we didn't give you a bad impression about English people", et, d'un air archi supérieur: "At least you'll have a great story to tell all your friends about". Grrrrrr, super, et c'est ce qui vous autorise à me parler comme si j'étais de la merde?? Et, oui, évidemment que je vais le raconter à tout le monde, mais c'est pas une raison! Connards! (Désolée Bibi, mais ceux-là étaient bien gratinés quand même).

Alors voilà, ils sont partis, en faisant la morale à ma pauvre colloc, Ashley, en lui disant de choisir ses fréquentations à l'avenir, elle qui était déjà dans un état lamentable et se demandait comment la proprio allait réagir à la vue des dégâts et si elle allait la virer, elle qui  venait de voir son copain avec qui elle vivait depuis 7 mois se faire embarquer sans savoir exactement pourquoi (ils ne sont pas censés le dire, ça???) et toute sa chambre se faire ravager en un clin d'oeil... En plus  apparemment elle a eu la frousse de sa vie parce que pour entrer ils ont déguisé un flic en facteur, et dès qu'elle a ouvert la porte, à moitié réveillée et en pyj elle aussi ils l'ont bousculé et la tornade a commencé...   

ET LE PIRE, c'est que son copain est complètement innocent!!!!
C'est son cousin qui a cambriolé une ou plusieurs maisons, il vient d'avouer en apprenant la descente de police, et comme ils se ressemblent beaucoup (enfin du point de vue d'un blanc je suppose), ben... voilà le résultat! Du coup je suis contente pour elle, tout devrait bien se terminer, elle vient de partir au poste avec la mère de son copain pour réclamer ses clés ET son copain... J'espère qu'ils seront pas trop cons. Mais purée sacré début de journée!

Sinon, hier, j'ai essayé d'aller porter plainte pour mon vol des 400£ (accompagnée par ma colloc américaine qui s'est fait voler son passeport et 300£, à 2 c'était plus fun),  mais j'ai pas réussi à dépasser l'accueil, où la flic m'a dit, après avoir entendu mon histoire de pseudos proprios:
"Two things: One: You're silly. (mmm, merci, ça m'aide beaucoup)
And two, we can't help you, it is a civil matter, you have to ask the Citizen Advisor Bureau, then bla bla bla et bla" après ça avait l'air tellement compliqué que j'ai même pas écouté.
Tant pis, j'avais pourtant imprimé tous mes mails et tout, j'aurais bien aimé qu'ils essayent au moins de tracer les adresses, mais j'ai pas non plus que ça à faire donc je laisse tomber. Les coupables vont rester dans la nature et escroquer d'autres personnes, et puis c'est tout. C'est la folie ici, c'est vraiment une particularité de Londres, tout le monde est au courant, il suffit de prononcer le mot Western Union et la personne en face te fait:"Ah oui..." Soit elle s'est fait arnaquer elle-même, soit elle a failli se faire arnaquer soit elle connaît quelqu'un à qui c'est arrivé. Bon, au moins, je suis pas la seule, mais c'est plutôt énervant de ne rien pouvoir faire pour arrêter ça.

Bon y'en a une qui s'impatiente là alors je vous laisse! :-)

Juste une question: est-ce que je vais que dans des pays de ouf ou est-ce que c'est moi qui les attire??

Salut salut!

Alors voilà. Je commence un nouveau blog, c'est vrai, mais c'est juste comme ça, parce que j'en ai envie. Et puis le "Ici Londres", j'avoue j'ai pas pu m'en empêcher... Mais je ne m'engage à aucune régularité, que ce soit clair! Nan mais. Et puis pour les photos, ben... il faudra attendre que j'aie un nouvel appareil. Du coup, ça sera des gros pavés pour l'instant et je ne vous en voudrai pas si vous ne lisez pas tout, manquerait plus que ça.

Alors voilà, ça y est, je suis enfin posée, après une semaine de galère. Enfin, il y a pire comme galère, il ne faut pas exagérer... Logée (dans une immense maison), nourrie (avec de la vraie bonne nourriture, eh si, même ici ça existe), et distraite par 2 adorables petits monstres, les enfants de ma famille d'accueil anglaise, bon, je ne peux pas vraiment me plaindre.

Donc je récapitule. Samedi, le jour de mon départ, je découvre que je viens de me faire voler 550 euros par des pseudos-proprios. D'accord, j'ai été naïve, mais croyez-moi, ces gens-là savent vraiment comment s'y prendre. Limite de quoi devenir parano. Un conseil donc : surtout, s'il vous arrive de chercher une colloc' à l'étranger ne faites JAMAIS de virement par Western Union, même à votre nom. Si on vous demande ça, soit disant pour prouver que vous possédez assez d'argent pour louer la chambre, c'est FORCEMENT une arnaque. Vous croyez être la seule personne à pouvoir retirer l'argent avec votre pièce d'identité, vous croyez que les gens qui vous ont demandé le transfert sont des jeunes filles de votre âge,  vous croyez que le virement est nécessaire, ben oui, puisqu'il est demandé par tous ceux avec qui vous avez pris contact, vous n'imaginez pas une seule seconde que TOUTES les annonces soient fausses et que vous êtes en fait en train de dialoguer (et de blaguer!) depuis une semaine avec des gens qui ne sont ni des étudiant(e)s ni des anglais ni des proprios, et qu'ils n'ont qu'un but en tête, vous piquer votre argent dès que vous avez effectué le transfert. La pièce d'identité? Bof, ils ont votre nom, ils savent que le transfert a été réalisé, il ne leur reste plus qu'à créer une fausse carte d'identité et hop, Western Union n'y voit que du feu et leur donne votre argent. Et le pire c'est que vous n'y comprenez rien, car ils restent en contact avec vous même après, vous demandent où en est le transfert, vous ne savez pas où l'argent est passé, vous vous engueulez avec les incapables de La Poste (qui fait Western Union en France) qui ne comprennent rien à rien, vous devez partir dans 3h et vos bagages ne sont pas faits, vous pétez un cable et vous envoyez tout péter, ce qui ne vous avance pas beaucoup. Finalement,  vous réussissez à vous remettre à vos bagages, enfin un minimum (du genre "bof 3 pantalons et 7 tshirts suffiront" ou "ah tiens, une autre paire de chaussures pourrait être utile"),  vous arrivez  à la  gare  le moral  dans les chaussettes, à vous demander ce que vous faites sur cette terre et à quoi ça sert de partir et pourquoi vous ne laissez pas tout tomber... vous espérez vaguement un petit signe au fond de vous-même, n'importe-quoi pour vous aider  mais n'y croyez pas un chouïa... surtout que le train va partir dans 5 minutes et que vous ne voyez pas ce qui peut se passer...
Et là, alors que vous avez perdu tout espoir, votre portable sonne, et vous voyez arriver sur le quai une bande d'hurluberlus (qui se reconnaîtront :-)), c'est vos amis, et ils sont venus vous dire au revoir, et ça vous fait tellement de bien, et là le guitariste de la troupe sort son instrument, et ils commencent à vous chanter une chanson, comme ça, devant tout le monde, et c'est la honte totale, et c'est tellement merveilleux!

Ah, je crois que je dérive un peu là... Un gigantesque Merci en tout cas les gens. Bref, ne jamais, jamais accepter un virement par Western Union pour un logement, c'est une arnaque très courante (au moins je ne suis pas la seule à m'être fait avoir, ça rassure). Bilan: plus de la moitié de mon salaire gagné à la sueur de mon front, E-VA-PO-RE.

Donc, première galère passée. La seconde : trouver un **grmphl** d'appart. Si possible DANS Londres, si possible à un prix qui ne me mette pas sur la paille au bout de 2 mois, si possible dans un lieu décent et avec des gens corrects et, au mieux, anglophones. Ben mon neveu je ne pensais pas que j'en demandais tant pourtant! Ici, c'est pas une "recherche", c'est une chasse à l'appart! A peine une petite annonce est sortie, pouf! en quelques heures la place est prise.

Première visite donc (quartier Kennington), naïve et arrogante, je fais un peu la moue à la vue de la chambre, car pas de TV et pas de salon, juste une cuisine et une salle de bains à partager avec deux filles... Dont une Française en plus... Pour 550-590 euros... Mouais. Et puis, de toute façon, le proprio est super sélectif, il me demande mes références, me demande ce que je veux faire plus tard et moi qui réponds comme une idiote "botaniste"... Je lui dis que je suis intéressée mais il me dis qu'il n'y a pas le feu, que je lui envoie mes références et on verra... Bon, je ressors un peu dépitée, la chambre était toute neuve quand même, d'une taille honnête, et bien située, mais le proprio est vraiment difficile. Qu'importe, j'ai d'autres visites en vue! Je lui envoie mes références quand même.

Deuxième visite (toujours pour le même prix, Kennington): une horreur, chambre minuscule, immeuble minable, hygiène carrément limite, toujours pas de TV. Bon.

Troisième  visite, Kennington toujours, même prix, toujours (5e jour de recherche, des jours entiers sans obtenir une seule visite, pas de nouvelles de l'autre proprio, du côté des sites internet toujours que des fausses annonces, légèrement sur les nerfs donc):  ok, quartier  pas mal,  rue résidentielle donc calme,  crise cardiaque évitée de justesse en apercevant les immeubles miteux au bout de la rue ("pitié pitié dites moi que c'est pas là-dedans"), non, en fait c'est dans ce qui ressemble à  un groupement de résidences tout-à-fait potables, ouf, merci mon dieu... Je cherche le nom de la résidence, ce qui me mène dans une grande cour, et là, double, quadriple crise cardiaque, ("oh non, dites-moi que c'est pas vrai!!"), la résidence donne directement sur une immense zone de construction, de la poussière partout, du bruit comme pas possible, tout ça juste sous les fenêtres ("mais c'est pas vraiiiiiii!"). J'ai pas trop le choix, je visite quand même. La chambre: minuscule, dans les 9m2. Un lit, une commode. La fenêtre donne directement sur les travaux évidemment.  Je ressors, dégoûtée,  et  j'enchaîne avec ma dernière visite.

Quatrième visite: le point culminant (toujours le même prix!). Chambre à louer tout à l'Est de Londres, dans le quartier Pakistanais (Aldgate). Plutôt pauvre comme quartier. Je me promène un peu, je passe devant une sans-abri sans jambes, un parc couvert de détritus, j'arrive devant un minaret qui se met à sonner. Brrrrr. Bon, je repère un Macdo et un Pizza Hut, ça me rassure un peu (eh oui). De jolis petits stands colorés vendent de tout et de rien, à des prix  ridicules, un peu partout (ça me fait un peu penser à Camden, pour ceux qui connaissent)(et soudain je me souviens des 2 femmes décapitées dans ce quartier dont on a retrouvé les morceaux dans des sacs poubelles)(Bref) . J'achète une carte Sim pour mon vieux portable et une carte de rechargement pour 5£. L'espoir renaît un peu. Y'a des avantages à vivre dans un quartier pauvre. Arrivée au lieu du rendez-vous, mon espoir augmente encore: de jolies petites maisonnettes tout le long de la rue. Ahah... Le proprio arrive. Gloups, un Turc au look de gangster. Bon, attendons de voir... Argghhh, il m'emmène dans un bout de la rue que j'avais pas vu, les maisons sont pas tip top ici... Il me fait passer par une vieille porte de jardin à moitié détruite, le jardin est tout miteux, il ouvre la porte d'entrée et là, le peu d'espoir qu'il me restait s'évapore à la vue de l'ANTRE. Mon dieu. Un gars, au regard hagard et aux pupilles complètement dilatées est affalé sur le canapé, au milieu de restes de nourriture qui jonchent le sol.  L'appart  est  dégueulasse.  Il me  montre la  chambre,  qui  est encore occupée, tellement occupée que je n'arrive même pas à apercevoir le moindre bout de sol. La "cuisine" est encore plus dégueulasse que le reste, et consiste en gros en une plaque électrique et un micro-ondes dans un coin du couloir. Je veux sortir. Un autre gars à l'air tout aussi ahuri et aux pupilles dans le même état que le premier sort de sa chambre. Pitié laissez moi sortir d'ici. Le proprio me montre les deux autres chambres, mais dieu merci n'ouvre pas les portes.
"Bon, je vais réfléchir et vous envoyer mes références!" "Bye!"
Ouf, la visite n'a duré que 5 minutes mais ça m'a paru beaucoup plus long... Presque 600 euros de loyer pour un taudis pareil mais c'est dingue!

Cinquième visite: un placard à balais mais  bien situé  et dans un vrai appart avec salon, à partager avec une famille sud-américaine. Mon dernier espoir. Visite annulée au dernier moment. Pfff.

Donc, en y réfléchissant à nouveau, ma toute première visite ressemble à présent à un vrai paradis. Je rappelle le proprio, lui demande s'il a lu mes références et si la chambre est toujours libre et s'il n'est vraiment pas intéressé par moi. Il me répond que l'affaire a été conclue avec une autre fille qui a visité après moi, que j'avais l'air correcte mais qu'elle avait l'air "plus désespérée", donc il lui a cédé. Connaaaaaaaaaard!!!  Ca veut dire quoi, plus désespérée??????

Du coup, plus aucune visite en vue, donc aucune hésitation, j'ai opté pour le placard à balais en face des travaux (3e visite, pour ceux qui suivent). Heureusement, la proprio avait tenu sa parole et m'avait gardé la chambre.

Ca y est, je suis donc posée. Ca fait un bien fou. C'est dimanche donc pas de travaux, la maison est vraiment silencieuse du coup. Tout est propre. J'ai 2 collocs anglaises, bientôt 3, j'en ai rencontré une (américaine en fait), elle est très sympa, mais elle ne reste pas longtemps. Ca fait 6 heures que je squatte mon placard, l'éclairage est tout pourri et je sens chaque ressort de mon matelas me rentrer dans la peau. Mais je suis chez moi, enfin. Si je deviens folle je peux sortir, marcher 5-10 minutes, et je tombe sur la Tamise, presque en face de Big Ben! C'est un peu la classe quand même. Pas de tivi, mais une bonne connection internet (merci merci merci mon dieu).

Donc voilà. Pfiou, dure semaine, mais un sentiment de liberté plutôt très agréable. Et un minuscule espoir de m'arranger avec la proprio pour récupérer à un prix correct la chambre de l'Américaine qui est 3 fois plus grande que la mienne, qui a une énorme TV et qui a vue non pas sur les travaux mais sur London Eye! Mais ne rêvons pas trop.